En littérature Jeunesse, de multiples manières de lire

Mis à jour le 14/12/2023

En littérature Jeunesse, de multiples manières de lire

Dans toutes les médiathèques de la Ville, il y a un espace dédié aux plus jeunes. Nous y rencontrons Marie-Victoire Toush, responsable de la section Jeunesse de la Médiathèque André Malraux pour une visite guidée de cet univers coloré, où si les livres et leurs illustrations cultivent l’imaginaire, ils ont bien d’autres atouts.

Sur une table nous attendent divers ouvrages, une sélection miroir de la richesse du fond Jeunesse de la médiathèque André Malraux qui compte près de 32 000 documents auxquels s’ajoutent les 4 000 exemplaires de la réserve : des albums, BD, mangas, livres CD, mais aussi des livres d’art, d’histoire, de travaux manuels, pop-up ou encore interactifs ainsi que des romans, documentaires, des policiers, ou encore de la fantasy… Tous adaptés aux enfants, sans oublier les quelque 2 000 acquisitions annuelles qui viennent étoffer un fond déjà bien riche. A chaque âge son livre, le rayon Jeunesse s’étend de 0 à 12 ans, et est catégorisé selon les âges : du 0-3 ans aux 3-6 ans, 6-8 ans et ensuite jusqu’à 12 ans. Contrairement à d’autres médiathèques, les livres jeunesse sont classés par thèmes et non par auteurs (animaux, monde alentour, vie quotidienne…), ce qui permet aussi d’orienter d’emblée les jeunes lecteurs vers des sujets qui les attirent.

Nous découvrons au fil des rayonnages, qu’en littérature jeunesse, un livre n’est paradoxalement pas forcément fait pour être lu : c’est un objet qui se regarde, se manipule et s’apprécie de multiples façons. « Il existe plein de lectures différentes d’un livre pour un enfant : par l’image, à voix haute, le soir en rituel, seul uniquement en parcourant les illustrations, ou après une lecture avec ses parents à le redécouvrir… toutes ces approches du livre développent l’imaginaire et permettent à l’enfant de s’approprier à sa manière un livre, et nous sommes là, à la médiathèque, pour les accompagner. »

« Nous ne gérons pas qu’un stock de livres, mais un lieu de vie »

La professionnelle insiste d’emblée, « à Maisons-Alfort, nous nous adressons à un public familial, pas seulement aux enfants mais aussi à leurs parents, chacun doit pouvoir y trouver son compte ! » Et d’expliquer : « Au-delà du livre et de ce qu’il contient, de la culture qu’il apporte, il y a aussi le lien qu’il développe entre les parents et les enfants : la littérature devient alors un pont dans la relation parent-enfant, mais aussi la relation enfant-adulte (enseignants, professionnels de la petite enfance…) dans lesquelles nous sommes un appui. » Ainsi, le fond Jeunesse s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes, d’ailleurs « il y a des documents jeunesse qui sont de très bonnes initiations sur de nombreux sujets culturels, historiques ou bien scientifiques, y compris pour les adultes ! »

« Notre métier ne se résume pas à gérer un stock de livres. Nous avons aussi pour mission de créer du lien avec et autour du livre. Dans une société où tout va très vite, nous offrons un espace propice au partage avec l’enfant, au calme, dans un lieu gratuit et au contenu gratuit, sans besoin de regarder sa montre, et simplement prendre le temps d’être ensemble autour d’un livre. Nous essayons de faire vivre le lieu car l’espace Jeunesse est avant tout un lieu de vie. »

L’importance de mettre en scène le livre et la lecture

Une volonté de transmettre et de rendre la lecture vivante qui se retrouve également lors des plus de 300 interventions annuelles qu’effectuent les médiathèques de la Ville auprès des écoles. « L’objectif est de leur donner envie de revenir. Il n’y a pas que la lecture « utile » – les lectures données dans le cadre scolaire -, il y a aussi la lecture « plaisir ». Bien sûr que derrière une animation, il y a un but pédagogique et culturel mais nous essayons de l’amener d’une manière ludique et drôle par le jeu, que ce soit à travers des anecdotes et parallèles sur la vie quotidienne, ou au moyen de jeux de langage et de gestuelle. Pour transmettre et donner le goût de la lecture aux plus jeunes, il est important de la mettre en scène. »

Proposer une alternative aux écrans sans les bannir

Bien entendu, nous ne saurions parler de littérature jeunesse sans que la question des écrans ne s’invite dans notre échange. « Il ne s’agit pas de les bannir, ce serait un non-sens aujourd’hui. Nous essayons plutôt de proposer une alternative. Avec un écran, l’image s’impose à eux, contrairement à la lecture qui laisse toute la place à leur imaginaire. Cela passe par la mise en avant des nouveautés, une présentation attractive des livres, par un jeu de couleurs par exemple, des animations autour de l’actualité, de nos expositions, de nos coups de cœur. Notre fond n’aurait pas de sens si nous ne le mettions pas en valeur ! » Il y a également une fonction sociale à ce métier : avoir un tel accès aux livres et à la culture gratuitement et à côté de chez soi, c’est contribuer à combler certaines inégalités. « En effet, nous nous rendons compte que certains enfants mélangent un peu tout avec ce qu’ils peuvent voir sur les écrans, et nous essayons aussi, par nos interventions, de leur fournir d’autres références, un autre support sur lequel s’appuyer pour apprendre et comprendre le monde qui les entoure ».

Et de conclure notre visite : « Les histoires sont fondamentales dans notre vie : qu’elles soient écoutées, vues ou lues. Elles sont nécessaires à notre développement et notre épanouissement. A mon sens, la lecture doit être avant tout un plaisir décloisonné qui se partage en famille et qui crée du lien. C’est tout ceci que vous retrouvez à l’espace Jeunesse. »

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