Malgré le retard annoncé, le chantier de la future gare du Vert de Maisons est loin d’être à l’arrêt. Néanmoins, les élus de la Ville restent particulièrement vigilants sur le calendrier de mise en œuvre.
« Nous exigeons aujourd’hui des garanties sur le calendrier de livraison avec une date claire et précise », affirme le maire de Maisons-Alfort, Marie France Parrain. Comme l’ensemble des villes desservies prochainement par la ligne 15 Sud, le maire a déploré ce retard d’un an sur le calendrier initial (fin 2026 au lieu de fin 2025). « Avec mes collègues élus, Olivier Capitanio, président du Département, Michel Herbillon, notre député, et Romain Maria, conseiller régional, nous sommes plus que jamais mobilisés pour que ce projet aboutisse au plus vite, pour améliorer les déplacements des Maisonnais. »
« Respecter impérativement le nouveau calendrier »
Pourquoi ce nouveau retard ? Comme l’explique la Société des Grands Projets (SGP), si les 1ers essais menés en septembre dernier sont un succès, ils ont néanmoins démontré de nombreux points techniques à régler pour assurer le bon fonctionnement des automatismes, car, rappelons-le, le nouveau métro sera entièrement automatisé. La SGP justifie ce retard par la nécessaire phase d’essais de roulage qui s’avère plus compliquée que prévu. « Certes, nous reconnaissons la complexité de la gestion de ce nouveau moyen de transport et l’importance cruciale d’assurer la fiabilité du métro et la sécurité des usagers, néanmoins nous insistons pour que tout soit mis en œuvre pour que ce calendrier soit définitivement respecté. Il est important de garantir aux usagers que ce report n’est qu’une révision exceptionnelle », renchérit Olivier Capitanio.
Un chantier complexe, mais qui doit être transparent
Les arguments de la SGP, qui met en avant la complexité d’un chantier inédit – le plus grand d’Europe ! – pour justifier ce nouveau calendrier, sont également loin de convaincre la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse. L’élue a ainsi lancé la création d’une mission de contrôle et de coordination entre l’État, la région et la Société des Grands Projets, qui inclut davantage l’ensemble des parties prenantes, et notamment Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports. « La transparence est absolument nécessaire. Nous, nous sommes à l’heure sur la partie exploitation, nous avons commandé les trains et désigné les exploitants. »
En attendant, nos élus travaillent activement au suivi du chantier et à l’intégration architecturale de la gare. Ils ont rencontré le 21 mars dernier l’artiste Fabienne Verdier, qui a été choisie pour créer l’œuvre tandem de la future gare du Vert de Maisons. En effet, pour chaque gare du Grand Paris Express, un artiste va créer un tandem avec l’architecte qui réalise la gare – Denis Valode et Jean Pistre pour le Vert de Maisons – afin de concevoir une œuvre originale, monumentale et pérenne qui viendra magnifier les gares du futur réseau où transitent quotidiennement des millions de voyageurs.
Dans les coulisses du chantier du siècle
Alors qu’il est difficile de voir ce qu’il se passe sous terre, nous avons voulu voir ce qu’il en est réellement des travaux en cours. Arrivés sur place, les ouvriers s’activent. À l’entrée du chantier, sur notre droite, le futur bâtiment qui abritera de nouveaux commerces est sorti de terre. Dans les entrailles de ce chantier titanesque, nous parcourons les divers niveaux qui composeront cette nouvelle gare, connectée à la ligne du RER D. Les raccordements d’électricité sont en cours, de même que l’installation des 24 escaliers mécaniques et des 8 ascenseurs qui équiperont la gare, 100 % accessible, jusqu’aux quais. Justement, nous nous y rendons, à 37 mètres sous terre : l’architecture y est déjà bien identifiable, avec le tunnel qu’emprunteront les rames, les rails ainsi que les portes palières. Le responsable de chantier nous l’assure : « Avec cette profondeur, aucune vibration ni bruit ne seront perçus par les riverains lors du passage du métro. »
« Le temps que nous prenons aujourd’hui vise à limiter les désagréments demain. L’objectif est d’avoir une ligne fiable, sans panne ni dysfonctionnement. » Construire un tel métro automatique, avec de telles performances sur une telle distance est une opération inédite. « Ce temps est nécessaire, ce n’est certes pas toujours des travaux visibles pour les usagers, car le gros oeuvre s’achève et nous entrons dans une phase d’essais très techniques, mais le chantier avance, il n’est aucunement à l’arrêt. »
