Le 11 avril, le département du Val-de-Marne a lancé le dispositif « Un Premier pas », une ligne téléphonique dédiée aux victimes de violences intrafamiliales ainsi qu’à leurs proches, mais aussi aux professionnels (CCAS…) souvent démunis lorsqu’ils repèrent ce type de situation. Accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h, ce numéro non surtaxé – 01 89 11 94 94 – est volontairement banalisé et non-assimilable à une plateforme comme le numéro national d’urgence 39 19. Au bout du fil, quatre travailleurs sociaux qui établiront un lien avec les victimes avant de les diriger vers l’interlocuteur adapté à leur situation.
« Une réponse concrète et locale »
« Ce n’est pas un nouveau numéro d’urgence », prévient d’emblée Karine Bastier, présidente déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes. Au contraire, comme son nom l’indique, ce dispositif, qui est une première à l’échelle d’un département, a pour objectif d’entamer un parcours pour sortir des violences intrafamiliales, sans attendre d’être dans une situation d’urgence et en dehors de toute injonction. « Les dispositifs existants emploient souvent l’impératif (Stop aux violences…), or ce qui est ressorti de nos échanges avec les victimes de violences, c’est qu’elles vivaient cela comme autant d’injonctions les renvoyant à leur propre incapacité de sortir du cercle des violences », expose l’élue. « Avec « Un Premier pas », nous voulons proposer une réponse concrète et locale en apportant écoute, information et orientation personnalisées à toute personne confrontée à ce type de situation », résume le président du département, Olivier Capitanio. Ainsi, cette nouvelle ligne dédiée vient compléter les dispositifs déjà mis en place à l’échelle du département (actions de prévention et de sensibilisation, formations…) tout en renforçant la mise en réseau de tous les acteurs. Concrètement, le Département travaille en coopération avec trois associations locales – le CIDFF 94, l’APCARS 94 et l’APCE 94 qui pourront accompagner et orienter les victimes leur offrant un soutien adapté et évolutif.
Des logements pour mettre à l’abri et sortir des violences
Pour mettre à l’abri les personnes concernées et favoriser leur sortie définitive des violences, le département travaille en parallèle à développer son offre de logements relais sur l’ensemble de son territoire en lien avec les communes, dont Maisons-Alfort. « Bien souvent, les femmes victimes ont leurs enfants à l’école, ne veulent pas les éloigner de leurs repères et restent dans le foyer au risque de subir un féminicide », constate le maire, Marie France Parrain. C’est pourquoi, les services municipaux et Maisons-Alfort Habitat étudient la mise en place d’un dispositif de relogement des femmes victimes de violences conjugales, action au cœur du projet de mandat municipal 2020-2026.