Sur deux ou quatre pattes, avec ou sans poils, des ailes et même avec des écailles… ils sont nos compagnons de vie et partagent notre quotidien. Tout comme nous, ils ont parfois besoin de soins, de vérifier que tout va bien. C’est là que, tout comme leurs propriétaires, nous poussons les portes de l’hôpital universitaire des animaux de compagnie de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA).
A notre arrivée, nous sommes accueillis par Djérène Maso, directrice des plateformes cliniques et paracliniques de l’EnvA, qui sera notre guide dans ce dédale de salles de consultations, d’opération et de repos dédiées à nos chers compagnons. Car, nous le découvrons très vite, le fonctionnement d’un hôpital pour animaux de compagnie est en réalité très similaire à celui d’un hôpital pour les humains : l’on enregistre le patient, qui se rend ensuite à une préconsultation, un premier état des lieux effectué par un étudiant ou un interne, qui présente ensuite le cas à un vétérinaire qui orientera l’animal vers des examens complémentaires au besoin. « L’apprentissage est progressif, ce n’est qu’à partir de la 4ème année que les étudiants effectuent des consultations en commençant par la médecine préventive. Avant, ils observent, prennent leurs premiers contacts avec les patients et s’entraînent sur des mannequins », explique notre guide. Cardiologie, ophtalmologie, gynécologie, dentisterie, dermatologie, médecine de prévention, du sport, chirurgie… au total, l’offre de soins s’articule autour d’une vingtaine de disciplines de médecine générale et spécialisée ainsi qu’un service d’urgence ouvert 24h/24 et 7j/7. Sans oublier l’imagerie médicale qui permet de réaliser de nombreux examens sur place.
Un apprentissage pratique et continu
Dans les salles de consultation spécialisées, des écrans ornent les murs. Ils permettent aux docteurs vétérinaires d’enseigner de manière concrète et surtout visuelle aux étudiants. « Les propriétaires apprécient beaucoup ce temps d’échange et d’explications supplémentaire et de pouvoir voir eux-aussi le déroulé de la consultation. »
Après une rencontre avec d’adorables jeunes chiens venus pour une consultation de routine, direction le 1er étage qui regroupe les urgences, la réanimation ou encore les soins intensifs. Autour d’une table, les étudiants des soins intensifs font le point sur les cas du jour avec leur professeur. « C’est ce que l’on appelle « la ronde » dans notre jargon. Chaque service s’octroie cette revue plus approfondie des cas de la journée afin de revenir sur des dossiers complexes, d’expliquer les notions vues dans le feu de l’action et de progresser », nous décode notre guide.
S’assurer de leur bien-être
Au 2ème étage, nous découvrons divers services spécialisés, comme l’ophtalmologie, les blocs opératoires, les salles de réveil et de soins post-opératoire. Nous faisons la rencontre de Yuna, une petite ratte qui vient de se faire opérer. Pour lui apporter ses soins, nous retrouvons toujours la même dynamique : un étudiant et un praticien expérimenté qui le guide. En salle de réveil, Djérène désigne un dossier à côté de chaque animal. « Contrairement à un humain, un animal ne parle pas. Afin d’assurer son bien-être, nous utilisons une méthode de notation qui permet d’évaluer selon les symptômes son degré de douleur et de la soulager en conséquence. » Une préoccupation indispensable dans l’approche des soins cliniques aujourd’hui.
Fin de la visite, nous redescendons, convaincus que nos compagnons sont entre de bonnes mains.
L’hôpital des animaux de compagnie, un centre de référence en Europe
- Fait partie des 4 hôpitaux de l’EnvA (équidés, animaux d’élevage et sauvages)
- 40 000 animaux soignés chaque année
- Des chiens, des chats et des NAC nouveaux animaux de compagnie (lapins, rongeurs, reptiles, oiseaux exotiques…)
- Plus de 60 praticiens et enseignants‐chercheurs, 45 personnels techniques et administratifs, plus de 100 étudiants et internes
- 150 propriétaires d’animaux accueillis par jour
Avec l’Agora, la mutation de l’EnvA touche à sa fin
C’est la dernière étape d’une restructuration d’ampleur débutée il y a 7 ans dans le cadre d’un contrat de plan État-Région Île-de-France. La construction de l’Agora, désormais centre névralgique de l’EnvA, s’achève après 15 mois de travaux. Mi-juin, les équipes de l’administration auront posé leurs cartons, tandis qu’à la rentrée prochaine, les 850 étudiants prendront place dans les trois amphithéâtres (deux de 250 places et l’un de 90), les salles de cours modulables, de simulation médicale et les espaces de coworking et de convivialité nichés aux quatre coins des 3 500 m² de l’Agora.
« Ce lieu de vie sociale, qui a su concilier modernité et histoire, sera arpenté par chacun des 1 200 membres du campus : étudiants, enseignants, personnel administratif. Ce regroupement en un seul lieu va fluidifier les relations, créer davantage de lien », se réjouissent les équipes de l’école. En effet, l’Agora – désormais entièrement accessible – a été bâtie sur les fondations du bâtiment Abel Brion. Pensé en bois, le bâtiment intègre à la fois la façade originelle datant de 1928 et remarquable par son caractère Art Déco, mais également les briques de l’ancien site. Un article détaillé sera consacré aux premiers pas de l’Agora dans un prochain article.
Pour rappel, l’EnvA est la plus ancienne grande école française à être demeurée sur son site d’origine. Et ce, grâce à la mobilisation des élus, des Maisonnais, des étudiants et des professeurs de l’école qui, en 1991, ont défendu son maintien à Maisons-Alfort. Parce qu’il est intimement lié à l’histoire de notre ville, l’équipe municipale s’est toujours mobilisée pour préserver ce lieu d’histoire, encourager son évolution et sa transformation en véritable pôle de santé.