
Marie de Coudenhove a partagé la scène avec les danseurs les plus prestigieux, incarnant Giselle aux côtés de Rudolf Noureev. À 27 ans, elle quitte ses pointes pour se consacrer à l’enseignement, son autre passion. 30 ans plus tard, elle est devenue l’âme classique du conservatoire municipal Henri Dutilleux.

La danse entre dans la vie de Marie de Coudenhove à l’aube de ses 7 ans. Rapidement remarquée pour ses aptitudes, elle intègre à 10 ans le conservatoire de Boulogne-Billancourt. Mais les méthodes enseignées ne lui conviennent pas, alors du haut de ses 13 ans, Marie décide d’affiner sa technique auprès de « maîtres à danser ».
« Je traversais Paris pour aller à mes 2 ou 3 cours privés par jour en plus de mes études. » Une vie exigeante, pour un métier qui appelle peu d’élus. La jeune danseuse en fait partie : à 17 ans, elle intègre la compagnie de Joseph Russillo. « J’ai beaucoup aimé cette expérience qui m’a permis d’élargir ma technique à la danse contemporaine. Quand on veut travailler dans ce milieu, il faut savoir se diversifier. »
AUX CÔTÉS DES ÉTOILES
Elle aborde ensuite les grands classiques du répertoire en dansant notamment Le Lac des Cygnes avec le ballet Andrej Glegolsky. « Le souvenir le plus marquant de ma carrière. Soliste, je dansais aussi dans le corps de ballet, je faisais donc tous les actes. J’avais tellement mal aux pieds que je ne pouvais même pas mettre mes chaussures ! Et là, nous arrivons au Palais des Congrès de Berlin, une scène extraordinaire, la salle remplie : c’était fabuleux. » Plus tard, elle poursuit sa carrière de soliste au ballet du Louvre, partageant la scène avec les plus grands noms de l’Opéra de Paris.
Des étoiles au sens propre comme au figuré : « J’ai eu la chance de danser aux côtés de danseurs prestigieux comme Rudolf Noureev, Sylvie Guillem… »
DE LA RIGUEUR, MAIS SURTOUT DU PLAISIR
Marie de Coudenhove a 27 ans quand cette belle aventure se termine. Sans contrat, elle décide alors de mêler ses deux passions. « Depuis toujours, l’enseignement m’attirait, alors j’ai saisi cette opportunité. » Son diplôme en poche, elle rejoint alors les équipes du conservatoire municipal Henri Dutilleux, qu’elle ne quittera plus. Aujourd’hui, elle transmet sa passion à une centaine d’élèves, répartis sur 3 cycles, âgés de 7 à 36 ans, qu’elle observe grandir et s’épanouir. « J’aime transmettre avec rigueur et dans le respect de la tradition, mais toujours avec équilibre : je ne cherche pas à former l’élite. À quoi bon être trop sévère ? Gardons le plaisir d’être de très bons amateurs ! »
Et la méthode fonctionne : plusieurs de ses élèves ont intégré les plus prestigieuses écoles de danse, certains en ont fait leur carrière. Une grande famille qui ne cesse de s’agrandir : « J’ai une élève, que je suis depuis toute petite, qui a aujourd’hui 36 ans. J’ai également eu sa maman en cours adulte, et, l’année prochaine, j’enseignerai à sa fille, qui a 7 ans. 3 générations ! » Alors, Marie de Coudenhove nous l’avoue, elle a décidé de repousser d’un an son départ à la retraite, le temps que chacun puisse se dire au revoir.