Parce que la Ville a toujours eu à cœur de valoriser son patrimoine arboré, qu’elle enrichit au fil des ans, nous vous proposerons désormais à chaque nouvelle saison le portrait d’un arbre qui orne Maisons-Alfort. Ce mois-ci, direction le square René Coty, l’un des espaces verts emblématiques du quartier de Charentonneau, où petits et grands viennent profiter de ses jeux et autres animations festives ainsi que de l’ombre agréable de ses nombreux arbres. Parmi eux, se trouvent des Koelreuteria Paniculata, plus communément appelés « Savonniers » ou « Savonniers de Chine », une espèce remarquable par son adaptation au milieu urbain. Le square René Coty abrite quatorze sujets de cette espèce, dont l’âge est estimé entre 40 et 50 ans.
Le Koelreuteria Paniculata
Originaire des vallées sèches et boisées d’Extrême-Orient, plus précisément du nord de la Chine et de Corée, le Koelreuteria Paniculata a été naturalisé un peu plus à l’Est, au Japon. Découvert en 1750 par Pierre Nicolas Le Chéron d’Incarville, un jésuite passionné de botanique envoyé en mission en Chine, il fut introduit en France quelques années plus tard par Louis de Vilmorin, en 1789. Petit arbre rustique au port compact et étalé et à la cime arrondie, il ne dépasse pas les 8 à 10 mètres de hauteur à l’âge adulte et se développe dans des zones ouvertes dont les sols sont généralement pauvres. Sa taille relativement modeste ainsi que son remarquable feuillage aux teintes changeantes au fil des saisons, en font l’espèce la plus répandue de nos jardins.
En effet, le Koelreuteria Paniculata offre à tout spectateur un véritable festival de couleurs chatoyantes : d’abord au printemps, lorsque son feuillage prend une couleur rose-rouge, passant au vert en été, puis au jaune doré à l’automne. Son écorce lisse et grise lorsque l’arbre est jeune, s’agrémente de jolies fissures orangées au cours des ans. Au début de l’été, il se couvre de grandes panicules de fleurs jaunes lumineuses. Mais son véritable atout esthétique réside dans ces fruits renflés, de petites capsules de 3 à 5 cm de long, d’abord vertes puis roses, bronze et enfin orangées à l’automne, semblables à des centaines de petits lampions chinois d’où son autre surnom d’arbre aux lanternes.
C’est du propre !
Autre surnom car le premier patronyme de cet arbre de la famille des Sapindacées – « Savonnier » – vient de son écorce et de ses fruits qui contiennent de la saponine, exploitée en Asie comme… savon naturel ! De plus, un colorant jaune est extrait de ses fleurs tandis que ses graines noires sont utilisées comme perles de chapelet en Chine. La plante sert aussi à soigner les conjonctivites et l’épiphora (obstruction des canaux lacrymaux).
Ce feuillu présente également plusieurs atouts environnementaux. Ses fleurs sont gorgées de nectar, ce qui fait de lui un arbre mellifère, très apprécié des abeilles et autres insectes pollinisateurs. En outre, il est considéré comme une espèce citadine puisqu’il supporte les contraintes liées au milieu urbain, telles que la pollution, le manque d’espace, les sols pauvres ou encore la sécheresse. Sa forte capacité d’absorption du CO2 en fait également un allié de taille dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Synonyme : L’arbre aux lanternes.
Floraison : Juillet et août.
Espérance de vie : il peut atteindre jusqu’à 200 ans.
Bon à savoir : En Chine, le savonnier ornait les tombes de mandarins de l’Empire.
Un peu d’histoire : Nommé en hommage à Joseph Gottlieb Koelreuter (1733-1806), professeur de botanique en Allemagne, qui découvrit le rôle des insectes dans la pollinisation croisée. Paniculata vient du latin panicula et du suffixe atus qui signifie « disposé en panicules » bien que ce ne soit pas un caractère distinctif de l’espèce.
