Le mois dernier, nous vous avons fait voyager dans les vallées boisées d’Extrême-Orient avec les Savonniers de Chine qui ornent le square René Coty. Ce mois-ci, nous prenons de la hauteur, et vous emmenons sur le plus haut sommet du monde, avec le Cèdre de l’Himalaya. De son nom latin Cedrus deodara, ce conifère de la même descendance que le sapin (famille des pinacées), veille de ses 30 mètres de haut sur le quartier des Juilliottes, au niveau du rond-point de la rue Georges Gaumé, face à l’école élémentaire Georges Pompidou. Son âge est estimé entre 40 et 50 ans. Mais ne vous y trompez pas, c’est en réalité un jeune spécimen, puisque cet arbre peut vivre… plus de 1 000 ans !
Le Cedrus deodara
Originaire des forêts tempérées de l’Himalaya occidental, cet arbre majestueux se trouve dans les 5 pays traversés par la chaîne de montagnes : l’Afghanistan, le Tibet, l’Inde, le Népal et au Pakistan. Il ne faut pas avoir peur de l’effort puisqu’il faut gravir entre 1 000 et 3 500 mètres d’altitude pour l’admirer ! Il fut introduit en Europe vers 1820, et s’il garnit de plus en plus nos parcs et jardins, il reste toutefois encore moins plébiscité que ses cousins, le Cèdre bleu de l’Atlas ou l’emblématique Cèdre du Liban. Peut-être moins spectaculaire, il sait faire de ses différences des atouts : en effet, son port conique inaltérable est plus léger et élancé : ainsi, contrairement à ses cousins, il ne s’aplatit pas au niveau de la cime au fil des ans. Ses branches étagées aux extrémités légèrement pleureuses – ou tombantes – portent dans les premières années un feuillage en draperie d’un vert clair, avant de prendre une teinte vert foncé à reflets bleutés, ses aiguilles persistant durant 3 à 4 ans.
Ses fruits, appelés « cônes » ont une forme ovale et sont plus grands (10 cm en moyenne) à la différence des autres cyprès. Son tronc est généralement très vertical, couvert d’une écorce grisâtre, sombre, craquelée en grosses écailles irrégulières.
De la construction au répulsif à insectes
Au-delà de sa qualité esthétique d’ornement, ce Cèdre est hautement apprécié pour sa durabilité, sa qualité et la couleur jaune-brun de son bois ainsi que sa résistance aux insectes, ce qui en fait un bon bois pour de l’ameublement. Au Srinagar et au Cachemire (Inde), sa résistance l’a rendu idéal pour la construction navale, mais également pour la structure des bâtiments ou des ponts. De plus, son huile, à l’odeur boisée, est largement utilisée dans la parfumerie, les savons, les produits d’entretien, le cirage des sols et les insecticides. Les insectes évitant cet arbre, son huile est utilisée comme insectifuge chez les chevaux, les bovins ou encore les chameaux, et sous forme de billes, pour éloigner les mites. Transformé en huile essentielle, le Cèdre d’Himalaya aide à activer la circulation artérielle et stimule le système lymphatique. Enfin, sa grande capacité à résister à la sécheresse, aux vents, au froid et aux changements climatiques brusques fait de lui un bon atout pour végétaliser les milieux urbains.
Synonyme : Cèdre sacré ou Cèdre déodar
Espérance de vie : plus de 1000 ans.
Floraison : elle débute à la fin de l’hiver.
Bon à savoir : pour les hindous, ce Cèdre est considéré comme un arbre divin, d’où l’étymologie de deodar. En sanskrit devadãru signifie « bois des dieux », deva (dieu) et daru (bois). C’est pourquoi, de nombreux cèdres ornent les temples hindous.
Un peu d’histoire : le Cèdre de l’Himalaya est l’arbre national du Pakistan. Durant la période coloniale britannique, au Pakistan et en Inde, le bois de ce conifère a été largement utilisé pour la construction de casernes, de bâtiments publics, de ponts, de canaux et de wagons de chemin de fer.
A Maisons-Alfort : ce Cèdre est illuminé tous les ans au moment de Noël.