Féru de sensations fortes dès son plus jeune âge, Ethan Cormont découvre le saut à la perche à l’ASA Athlétisme de Maisons-Alfort. En véritable passionné, il s’entraîne sans relâche d’abord à Maisons-Alfort et plus récemment au centre d’entraînement de Clermont-Ferrand. Retour sur son parcours d’exception, qui ne fait que commencer.
Enfant particulièrement actif, Ethan Cormont débute l’athlétisme alors qu’il n’a que huit ans. Son club, l’ASA Athlétisme de Maisons-Alfort, étant spécialisé dans le demi-fond, il s’initie dans un premier temps à la discipline par la course. Très vite, il découvre le saut à la perche avec son coach, Alain Kouznetzoff. À l’époque, le stade Auguste Delaune n’est pas équipé pour le saut à la perche, les entraînements s’effectuent donc au sein d’une autre infrastructure. « En général, on se retrouvait à faire du saut à la perche quand on arrivait en retard ou qu’on était trop agités, je faisais donc en sorte d’arriver en retard ou d’oublier mes chaussures pour pouvoir y aller. », confie l’athlète. Après quelques années de pratique, il se spécialise réellement et débute la compétition à treize ans. En plus de l’attrait que le jeune Ethan a pour ce sport, il développe rapidement de belles aptitudes. Dès sa deuxième année de compétition, il réalise ainsi la meilleure performance nationale. « J’ai tout de suite aimé les sensations procurées par ce sport, cette impression de voler, je pouvais donc m’entraîner trois heures d’affilée dans le but d’aller toujours plus haut. » Au fil des années, le saut à la perche devient sa priorité : il ne manque pas un seul entraînement et la plupart de ses week-ends est dédiée à la compétition. Quand l’année de son baccalauréat les rattrapages tombent en même temps qu’une compétition, il n’hésite pas une minute et choisit le saut à la perche. Pari gagné puisqu’il obtient son baccalauréat sans passer par la case rattrapage.
Des rêves d’enfant devenus réalité
En plus du saut à la perche, Ethan Cormont pratique de nombreuses autres activités qui ont toutes le même point commun : la recherche de sensations fortes. Surf, skateboard, enduro, gymnastique… l’athlète repousse toujours plus les limites de son corps. Pourtant, des choix vont rapidement s’imposer afin de limiter autant que possible les risques de blessure. « Plus jeune, je me suis souvent blessé juste avant des compétitions en pratiquant mes autres activités. Quand on arrive à un plus haut niveau, il y a des sacrifices à faire pour être le plus performant possible. » Après plus de dix années à s’entraîner en région parisienne, à Maisons-Alfort et à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), il fait le choix difficile de s’installer à Clermont-Ferrand afin de rejoindre le groupe de Philippe d’Encausse, entraîneur des plus grands noms, notamment de Renaud Lavillenie. « J’avais envie de rester à Maisons-Alfort, près de mes amis et de ma famille. Mais je voulais faire du très haut niveau et le centre d’entraînement de Clermont-Ferrand était mieux adapté. » Ce choix s’est avéré payant puisque quelques mois après son installation, Ethan Cormont bat son record personnel en franchissant la barre des 5, 80m et remporte successivement les championnats de France et les championnats d’Europe Élite. Cette première médaille d’or nationale lui ouvre la voie vers un rêve encore plus grand : celui de participer aux Jeux Olympiques. Alors qu’il franchit les portes du stade olympique, le jeune athlète ressent pour la première fois une vague de stress, et réalise qu’il n’est pas prêt.
Découvertes et rencontres : le sport comme leçon de vie
Au-delà du sport, les nombreuses compétitions auxquelles Ethan Cormont prend part lui permettent de découvrir de nombreux pays, de nouvelles cultures et d’autres façons d’aborder son sport. « Le fait de voyager beaucoup m’a fait gagner en maturité assez rapidement. À 22 ans, j’ai déjà une vie très riche, faite de voyages et de rencontres. » Afin de donner aux plus jeunes l’envie de faire du sport, l’athlète maisonnais intervient régulièrement dans les collèges du département pour partager sa passion. L’occasion de rappeler que le sport est accessible à toutes et à tous. « Je leur dis souvent que le plus important dans le sport, c’est de s’amuser et d’aimer sa discipline. » Il se propose alors en exemple, lui qui n’avait pas nécessairement le physique attendu d’un perchiste.
Après un retour difficile suite à un résultat en deçà de ses espérances aux Jeux Olympiques de Tokyo et une courte pause, il prépare actuellement les championnats d’Europe intérieur et extérieur, en gardant en tête son objectif final : les Jeux Olympiques de Paris, « l’occasion d’une vie ». Il garde tout de même la tête froide et assure que malgré les échecs possibles, il continuera à pratiquer le saut à la perche tant qu’il le pourra, par amour du sport.
