Portrait – Eddy Tinel : un Maisonnais au cœur du « chantier du siècle »

Mis à jour le 08/12/2025

Portrait – Eddy Tinel : un Maisonnais au cœur du « chantier du siècle »

Aux yeux de nombreux Français, il s’agit du « chantier du siècle », mais pour Eddy Tinel, couvreur maisonnais, la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris est avant tout le « chantier d’une vie ». Une aventure unique par son ampleur et sa symbolique, qui vient couronner une belle et longue carrière au service de la rénovation.

Les hasards de la vie font parfois bien les choses. Cet adage prend tout son sens dans le parcours de ce Maisonnais de toujours, qui se destinait au départ à la plomberie. « Lorsque j’ai voulu intégrer le cursus plomberie au lycée des métiers du bâtiment Tony Garnier, il n’y avait plus de place. On m’a alors orienté vers la couverture. » Rapidement, il découvre un métier qui le passionne et grâce auquel il apprendra tout au long de sa carrière.
Son CAP en poche, Eddy apprend véritablement le métier de couvreur grâce à ses premiers chantiers. Ce « vrai couvreur parisien » passera sa carrière à rénover les toits de la capitale, qu’il connaît comme sa poche.

« UNE EXPÉRIENCE HUMAINE »

Après plus de 30 ans à évoluer au sein de PME, en 2021, Eddy ressent un besoin de changement. « Un ami et ancien apprenti m’a encouragé à le rejoindre dans un grand groupe, et j’ai suivi son conseil ! » Sans certitude au départ, il finit par se plaire dans cette grande entreprise. À peine un an plus tard, il dépose sa candidature en interne pour participer à un chantier qu’il ne sera pas près d’oublier : la rénovation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et notamment de sa flèche. Malgré son expérience, et les nombreuses rénovations de toitures mythiques, ce chantier restera le plus mémorable de sa carrière. « Bien sûr, il y a d’abord le lieu. J’ai pu observer Paris sous des levers de soleil que je n’avais encore jamais vus. Mais ce que je retiens surtout, ce sont les échanges avec de grands spécialistes, de tous corps de métiers. »

UNE LEÇON D’ARTISANAT ET DE TRANSMISSION

En un an et demi de chantier, Eddy Tinel a côtoyé des centaines de couvreurs, de charpentiers, de tailleurs de pierre ou encore d’échafaudeurs. « J’ai vu des tailleurs de pierre réaliser des gargouilles en direct. Et surtout, j’ai énormément appris. » Au-delà de son ampleur, cette restauration visait à reproduire fidèlement l’œuvre imaginée par l’architecte Viollet-le-Duc au milieu du 19e siècle. « À Paris, on découvre une multitude de matériaux, mais le travail du plomb reste exceptionnel. Grâce à ce chantier, j’ai pu me perfectionner auprès de grands spécialistes. » En juillet dernier, Eddy et son équipe franchissent une étape cruciale du chantier : ils posent la dernière des 16 statues installées sur la flèche, celle de Saint-Thomas. À la fin de ce chantier monumental, comme de nombreux compagnons ayant travaillé sur le projet, le Maisonnais a été décoré de l’ordre des Arts et des Lettres. Un moment fort au cœur d’une aventure unique.

Notre-Dame de Paris sur les pièces de 2 €

Fin octobre, la Monnaie de Paris a réalisé des pièces de 2 euros à l’effigie de Notre-Dame de Paris. Un souvenir durable de ce chantier d’ampleur, tiré à 20 millions d’exemplaires, que vous retrouverez peut-être prochainement dans votre porte-monnaie.

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