Aujourd’hui à la tête de l’association Faune Alfort, dont le CHUV-FS, le centre de soins, se trouve dans l’enceinte de l’Ecole vétérinaire, Céline Grisot a toujours eu la cause animale chevillée au corps et surtout au cœur. L’association, qui œuvre à la préservation de la faune sauvage, sensibilisera prochainement le public maisonnais à la Maison de l’Environnement.
« Je suis là où je dois être. Je suis faite pour ça. » Parfois, il arrive que la vie nous offre une opportunité à saisir. Alors chargée d’assistance dans une entreprise d’assurance, les journées de Céline Grisot se distillent dans les appels téléphoniques.
Puis en décembre 2019 c’est le déclic : Céline démissionne, elle ne veut plus de ce « travail alimentaire qui n’a pas de sens ».
Elle souhaite alors prendre une autre direction mais laquelle ? Elle se donne ainsi du temps pour réfléchir. Pour autant, la jeune femme ne reste pas inactive : bénévole depuis toujours au sein de diverses associations qui œuvrent en faveur de la cause animale, elle a déjà un pied dans l’association Faune Alfort puisqu’elle y occupe la fonction de vice-présidente aux côtés de Jean-François Courreau, le président. « Je décide de m’investir davantage, je cherche des partenariats, des fonds, s’enthousiasme-t-elle. Mais vient le moment où je dois retrouver un « vrai » travail. C’est là que Jean-François me propose le poste de directrice de Faune Alfort. »
À la tête d’une véritable fourmilière
Céline Grisot n’hésite pas une seconde, et ce malgré, les responsabilités et la pression qui accompagnent aussi un tel poste. Car il ne faut pas s’y méprendre, les journées sont loin d’être paisibles : les équipes administratives, les soigneurs, les recrues en service civique tout comme les bénévoles ne comptent ni leurs heures ni leurs efforts. « Il faut beaucoup de détermination et de motivation. Le centre est une véritable fourmilière. » Actuellement, plus de 1 700 animaux sont accueillis par Faune Alfort, avec 60 à 100 nouvelles arrivées par jour. « Nous avons les mêmes problèmes que les urgences humaines : un manque de moyens humains et financiers. » Loin d’être fataliste, bien au contraire, la Franc-Comtoise d’origine repart toujours au front avec le sourire, car pour Céline, il ne saurait en être autrement. « Je me sens redevable, nous avons une énorme dette envers la nature et sa faune sauvage. Il ne faut pas oublier que c’est nous qui en avons besoin et non l’inverse ! Des scientifiques ont récemment budgété tout ce que la nature nous offre gracieusement : la dette est tellement colossale que ce serait tout bonnement impossible de la rembourser ! Et pourtant, nous lui portons une reconnaissance minime, j’aimerais bien que ça change. » En effet, il y a urgence à agir : en 40 ans à peine, nous avons déjà perdu 60 à 70% de notre faune sauvage, principalement à cause de l’activité humaine. Céline enchaîne ainsi les e-mails, les tâches administratives, les récoltes de fonds et la recherche de partenariats. Un rythme effréné qui l’éloigne parfois de son objectif.
Capter la beauté de la faune sauvage
Alors pour se reconnecter, elle enfile ses bottes et part en forêt avec son appareil photo, sa deuxième passion. « C’est mon sas de décompression. Les animaux sont les meilleurs modèles : les capter ne serait-ce que furtivement dans leur environnement naturel, c’est une beauté brute et rare qui m’émeut à chaque fois. » Le résultat de ces moments hors du temps s’affiche ainsi sur les murs de son bureau. Une ode à la nature et aux animaux qu’elle souhaite faire partager au plus grand nombre pour montrer la richesse souvent méconnue d’une faune locale, à deux pas de chez soi. Pour la directrice de l’association, « prendre davantage de temps pour se rendre sur le terrain permet de ne pas oublier pourquoi nous sommes là : nous travaillons pour eux. » Eux, les 7 400 animaux que l’association accueille en moyenne chaque année, un chiffre en constante augmentation. Quand on lui demande si elle n’est pas découragée parfois, elle nous répond en une fraction de seconde : « Je travaille pour les animaux… et puis, il y a encore tant de choses à faire ! »
Offrez-leur une seconde chance
Vous souhaitez aider Faune Alfort ? Contribuez, vous aussi, à la préservation de la faune sauvage en achetant le livre « Seconde Chance – Vivre Faune Alfort », qui retrace en photographies une année en immersion dans les deux centres de soins de l’association. 55% des bénéfices seront directement reversés à l’association, accessible en ligne sur les plateformes de vente habituelles ou en envoyant un e-mail à contact@faune-alfort.org. Vous pouvez également faire un don directement sur le site de Faune Alfort : faune-alfort.org.