Portrait – Carla Nykiel : Créer des oasis de verdure, durables et biodégradables !

Mis à jour le 13/05/2024

Portrait – Carla Nykiel : Créer des oasis de verdure, durables et biodégradables !

Depuis le début du mois de mars, le public maisonnais est invité à plonger au cœur de l’orée de la forêt de Fontainebleau à la Maison de l’Environnement, grâce au travail de Carla Nykiel, cette artiste maisonnaise qui crée des fresques végétales durables et biodégradables.

©Luca Bonnefille

Pour Carla, tout commence à Maisons-Alfort, où elle grandit et se découvre une multitude de centres d’intérêt. Véritable enfant touche à tout, elle se prend de passion pour l’art et le dessin, mais aussi le bricolage, le jardinage, la cuisine et la gymnastique. Avec elle, pas de place pour l’ennui ! ! « J’ai toujours été hyperactive, j’ai besoin d’être toujours en mouvement et de découvrir constamment de nouvelles choses ». Au milieu de ce florilège de passion, un intérêt se détache pourtant : celui pour la nature. « Mes deux grands-pères étaient jardiniers amateurs et mon enfance a été bercée par le jardin et les balades en forêt ». On aurait pu croire qu’avec autant de passion, Carla aurait eu 1 001 idées d’options de carrière. Toutefois, depuis l’école élémentaire, elle n’a aucun doute : elle souhaite évoluer dans le milieu de l’architecture et du design. Pour son 11e anniversaire, elle demande un logiciel d’architecture, qui confirme son intérêt pour la discipline. Après le lycée, elle intègre donc une école d’architecture et de design et découvre, au fil des années, que son intérêt pour la nature peut se mêler à sa profession. « Avec le recul, je me suis aperçue que j’intégrais toujours du végétal dans mes projets. »

Du vivant aux végétaux stabilisés

C’est au détour d’une balade à Rungis, alors qu’elle recherche de nouvelles plantes, qu’elle découvre un type de végétaux qui l’interpelle immédiatement : les végétaux stabilisés. Celle qui aime la fougère au point de l’encrer sur son avant-bras débute alors son parcours par l’achat d’une fougère stabilisée. « Au départ, je m’orientais plutôt vers des végétaux vivants, mais je me suis rapidement aperçue que leur utilisation était loin d’être toujours écologique. » Elle se renseigne alors et découvre que les végétaux stabilisés disposent d’avantages indéniables lorsque l’on souhaite s’inscrire dans une démarche plus durable. « Le stabilisé est idéal pour les pièces sombres et ne requiert aucun entretien, contrairement au vivant. Une fois qu’il est posé, il peut tenir au moins 10 ans et reste biodégradable », indique-t-elle. En 2017, elle réalise son premier tableau à partir de végétaux stabilisés – toujours exposé à l’heure actuelle ! – et n’a jamais arrêté depuis lors. À la fin de ses études, elle décide de se lancer dans l’aventure en ouvrant sa propre entreprise. C’est ainsi qu’est né Oaza – Oasis en polonais.

Des rencontres à l’origine de projets

Être artiste végétal, c’est avoir des compétences transverses : aussi bien créatives que de gestion d’une entreprise avec tout ce que cela comporte : suivi des dossiers, communication, facturation, etc. Pourtant Carla n’en oublie pas le cœur de son métier, et trouve de nouvelles inspirations au quotidien grâce à des balades au bois de Vincennes, la lecture de magazines spécialisés ou encore le visionnage de films. Si l’on a tendance à imaginer qu’il s’agit d’un métier solitaire, il n’est est rien pour Carla : dès le lancement de son entreprise, elle crée une association permettant de regrouper plusieurs indépendants dans un seul et même espace. « Cet espace de coworking nous a permis de développer des projets divers, qui n’auraient jamais vu le jour sans nos rencontres. » C’est ainsi qu’elle cocrée en 2021 le festival Pluri’ELLES, qui réunit de nombreux artistes (photographes, peintres, comédiens, musiciens, etc.) autour des représentations passées, présentes et futures des femmes. Un projet qui a déjà connu deux éditions et dont la troisième est en préparation.

Des valeurs écologiques au cœur de son projet

Aujourd’hui, son objectif est de poursuivre ses créations tout en faisant connaître les végétaux stabilisés au plus grand nombre par le biais d’ateliers – à la Maison de l’Environnement, notamment – ou de conférences afin de limiter la consommation de fleurs coupées. « Lors des ateliers, je m’aperçois qu’un large public est sensible à la cause écologique, sans forcément avoir conscience de l’impact environnemental des fleurs coupées. » Il y a quelques semaines, son beau projet permettait à Carla de figurer parmi les quatre finalistes du prix Empow‘Her pour l’entrepreneuriat social. Une belle réussite qui lui permettra sans aucun doute d’atteindre son objectif et de « semer » plus globalement le concept des végétaux stabilisés.

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