
Moins de 7% de femmes servent à la prestigieuse Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP). Myriam fait partie de ces femmes pionnières qui gravissent l’échelle au sens propre comme au figuré. Depuis septembre, elle évolue en tant que sous-officier au grade de sergent de carrière au sein de la caserne de Maisons-Alfort.

Myriam est la première femme à intégrer la caserne de Maisons-Alfort. Mais qu’importe, pour la native d’Arras, la fierté ne vient pas de cette distinction. « On ne m’a jamais fait sentir que j’étais une femme, il n’y a toujours eu que du respect. » L’important réside ailleurs, dans l’état d’esprit, la motivation et les compétences de chacun. D’ailleurs, « le sujet n’a même jamais été abordé, les choses se font naturellement. »
LA BSPP OU RIEN
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Myriam a toujours eu cette volonté en elle. Pas de déclic ? « Non, c’était la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris et rien d’autre ! sourit-elle. Je voulais un métier qui allie sport, aide aux personnes et l’aspect militaire que j’affectionne particulièrement. J’aime que les choses soient ordonnées. » Jamais elle n’a douté de cette direction professionnelle, se donnant les moyens d’atteindre son rêve et travaillant sans relâche. « Je ne me suis jamais mis de barrières, j’étais sûre que j’y arriverais car je suis convaincue que si l’on est motivé et que l’on se donne les moyens, on réussit », nous confie-t-elle sans aucune fausse modestie. La voilà, la véritable fierté de Myriam.
UNE INTERVENTION HISTORIQUE
Celle qui a débuté sa carrière dans la BSPP en tant que sapeur il y a 9 ans, est aujourd’hui sous-officier, chef de garde, à la tête d’une équipe de 15 personnes, tous des hommes. « La BSPP est un ascenseur social pour qui n’a pas de diplôme. » Elle organise et encadre les exercices de manœuvres et séances de sport quotidiennes, vérifie l’état du matériel, tout en jonglant avec ses obligations administratives. Si la BSPP est appelée sur une intervention, c’est elle qui commande les opérations de secours. « Les journées sont denses, c’est prenant mentalement ! Mais quand je me lève le matin, je ne me dis pas que je vais au travail, je me dis que je vais faire quelque chose que j’aime. » Un métier à la grande polyvalence de missions, où la routine n’a pas sa place, et où la remise en question de ses acquis est permanente : « Cette polyvalence nous oblige à nous former sur de nombreux éléments qui évoluent régulièrement. Nous n’avons pas le droit à l’erreur en intervention. » Une intervention marquante ? « J’étais sur l’incendie de Notre-Dame de Paris. Nous étions la caserne la plus proche et donc les premiers arrivés. Sur le moment, on ne se rend pas compte. C’est quand nous sommes redescendus, que les gens applaudissaient, et que le parvis était rempli de médias, que j’ai pris conscience de l’ampleur de l’événement. »
Alors que le 8 mars* approche, nous ne résistons pas à lui demander son avis sur la place des femmes dans la société. « Trop parler des écarts d’égalité hommes/femmes est parfois contreproductif, c’est mettre davantage l’accent sur ces disparités. Si j’ai un message à adresser aux jeunes filles, c’est d’ôter toute limite à ses rêves, de travailler dur et d’y croire et vous y arriverez. »
Pendant notre échange, la sonnerie de la caserne retentit. Myriam s’interrompt « Ah, vous l’entendez d’ici ? ». Non décidément, jamais Myriam ne décroche, car ce n’est pas son métier qu’elle nous raconte, mais la passion qu’elle vit chaque jour.
*Journée internationale des droits des femmes